The French Jewelry Designer Who Makes Metal Dance
From Balenciaga to bicolor signatures, Charlotte Chesnais builds a sensual, contemporary vocabulary.
Paris is full of jewelers who make pretty things; Charlotte Chesnais makes form move. Her pieces are both sculpture and adornment—curves that track the body, like a bracelet that wraps strategically around a wrist watch. A decade after working at Balenciaga with Nicolas Ghesquière, who trained her eye for proportion, she’s still chasing her own language.

Now she’s stretching past “jewelry designer” into multi-hyphenate, shaping objects and home, following curiosity across scale and material. Think two-tone finishes, crisp lines, and zero fuss. We talked about movement in metal, why rules bore her, and the kind of woman she designs for.
A note: this interview was conducted in Charlotte’s native French and then translated into English. Please forgive any discrepancies.
Jess Graves: Ton travail se situe entre la joaillerie et la sculpture. Qu’est-ce qui t’a d’abord fait voir le corps comme un paysage à façonner plutôt qu’à simplement orner ?
Your work sits between jewelry and sculpture. What first made you see the body as a landscape to shape rather than simply adorn?
Charlotte Chesnais: Je ne sais pas si je vois le corps comme un paysage à façonner, mais j’ai un rapport très personnel au corps. J’ai fait énormément de danse, et j’adore en regarder. Le corps en mouvement m’inspire de manière intrinsèque. Il y a même des spectacles qui me donnent envie de créer des bijoux, comme le ballet de Crystal Pite, Body and Soul, par exemple.
I don’t know if I see the body as a landscape to shape, but I have a very personal relationship with it. I danced a lot, and I love watching dance. The body in motion inspires me on a deep level. Some performances even make me want to create jewelry—like Crystal Pite’s ballet Body and Soul, for instance.
JG: Tu as commencé chez Balenciaga, sous Nicolas Ghesquière. En quoi cette expérience a-t-elle façonné ton sens des proportions et du contemporain — et qu’en reste-t-il aujourd’hui dans ton travail ?
You started at Balenciaga under Nicolas Ghesquière. How did that experience shape your sense of proportion and contemporaneity—and what remains of it in your work today?
CC: Le mot « futurisme » ne me parle pas vraiment ; je préfère « contemporain ». J’ai envie d’être quelqu’un de mon époque. Travailler avec Nicolas, c’était plonger dans un imaginaire à la fois tourné vers le passé et vers l’avenir, très fort. Quand on commence à travailler avec lui à 20 ans, nos influences sont encore fragiles, alors forcément, ça laisse des traces. Il m’a fait découvrir Irving Penn, Ettore Sottsass, Dominique Gonzalez-Foerster… Son regard a éduqué le mien. Ce qu’il reste aujourd’hui, c’est surtout cette volonté profonde de trouver mon propre language. Nicolas regardait très peu ce que faisaient les autres. C’est un designer qu’on aime ou pas, mais qui ne copie pas. Ça m’a marquée. J’ai envie, moi aussi, de dire des choses à ma façon.
The word futurism doesn’t really speak to me; I prefer contemporary. I want to be a person of my time. Working with Nicolas meant diving into a powerful imagination that was equally rooted in the past and the future. When you start working with him at 20, your influences are still fragile—so of course it leaves its mark. He introduced me to Irving Penn, Ettore Sottsass, Dominique Gonzalez-Foerster… His eye educated mine. What remains today is a deep desire to find my own language. Nicolas barely looked at what others were doing. He’s a designer you either love or don’t—but he never copies. That left an impression on me. I want, in my own way, to express things through my own voice.

JG: Il y a une tension architecturale dans tes pièces. Comment traduis-tu le mouvement dans le métal ?
There’s an architectural tension in your pieces. How do you translate movement into metal?
CC: J’ai tout de suite commencé à travailler en maquette, à la main, en 3D, à chercher du volume. C’est ça qui a amené une certaine fluidité dans mon travail, que je n’aurais pas pu maîtriser à plat. Sans en avoir conscience au départ, ma marque s’est construite sur des principes d’opposition : le métal fluide en est un exemple. Le métal, c’est dur, froid, rigide, et moi j’y apporte de la courbe, de la sensualité, quelque chose de très humain.
I immediately began working by hand, in 3D, building models and searching for volume. That’s what brought a sense of fluidity to my work—something I couldn’t have mastered on paper. Without realizing it at first, my brand built itself around principles of opposition: fluid metal is one example. Metal is hard, cold, rigid—and I bring it curves, sensuality, something very human.
JG: Le minimalisme peut sembler froid entre de mauvaises mains, mais le tien reste sensuel. Quel est ton secret pour garder cette forme de retenue émotionnelle ?
Minimalism can feel cold in the wrong hands, but yours remains sensual. What’s your secret for maintaining that emotional restraint?
CC: Je comprends qu’on puisse associer le minimalisme à quelque chose de froid, mais ce n’est clairement pas ce que je défends. Comme je le disais, mes pièces sont faites de sensualité, de courbes — elles sont minimalistes, oui, mais pas froides. Plutôt radicales, sans doute (comme le bracelet Round Trip). Elles sont singulières, et elles me ressemblent. Je ne suis pas quelqu’un d’exubérant. Mon style est assez minimal, mais pas distant.
I understand why minimalism can seem cold, but that’s not what I stand for. As I said, my pieces are full of sensuality and curves—they’re minimal, yes, but not cold. Probably more radical (like the Round Trip bracelet). They’re singular, and they resemble me. I’m not an exuberant person. My style is minimal, but never distant.
JG: Tu es passée de la joaillerie fine aux objets et à la maison. Que dit cette évolution de là où ton regard a envie d’aller maintenant ?
You’ve moved from fine jewelry into objects and home design. What does that evolution say about where your eye wants to go next?
CC: Mon œil, ma tête et mes mains sont très curieux. J’ai envie d’explorer d’autres supports, d’autres matériaux, d’autres échelles. Je ne me fixe pas de barrières. On me pose souvent la question, mais je ne vois pas de limites entre les disciplines. Mon métier, c’est d’être designer — pas uniquement créatrice de bijoux. C’est ce qui me définit le mieux.
Je suis peut-être plus connue pour avoir travaillé pendant dix ans sur des objets en métal de petite taille, donc des bijoux, mais quand je collabore avec d’autres savoir-faire, comme avec Christofle, j’y trouve tout autant de plaisir. Et j’espère avoir de plus en plus l’opportunité de le faire. J’ai envie de multiplier les matériaux, les formats, les expériences.
My eyes, my mind, and my hands are very curious. I want to explore other mediums, materials, and scales. I don’t set boundaries for myself. People often ask, but I don’t see limits between disciplines. My job is to be a designer—not just a jewelry designer. That’s what defines me best.
I may be best known for ten years of work on small metal objects—so, jewelry—but when I collaborate with other crafts, like my work with Christofle, I find just as much joy. And I hope to do even more of that. I want to multiply materials, formats, and experiences.
JG: Paris regorge d’un héritage joaillier. Qu’est-ce que cela signifie pour toi, aujourd’hui, d’être une créatrice parisienne ?
Paris is rich with jewelry heritage. What does it mean to you, today, to be a Parisian designer?
CC: Je ne sais pas si le mot « créatrice » me correspond tout à fait. Mais j’ai toujours rêvé d’être parisienne. Je ne le suis que depuis 22 ans, mais c’était un rêve pendant les 18 premières années de ma vie. Il n’y avait pas d’autre option à mes yeux. Comme beaucoup d’autres, je rêvais de Paris. Ce qui m’inspire ici, c’est ce courant d’indépendance, de liberté, de culture. Tout cela est très stimulant.
I’m not sure the word designer fits me exactly. But I always dreamed of being Parisian. I’ve only been one for 22 years—but it was a dream for the first 18 years of my life. There was no other option, in my eyes. Like so many others, I dreamed of Paris. What inspires me here is its current of independence, freedom, and culture. It’s endlessly stimulating.
JG: Si tu devais décrire ta cliente idéale en une phrase — qui est-elle, et à quoi ressemble son univers ?
If you had to describe your ideal client in one sentence—who is she, and what does her world look like?
CC: Andrée Putman, si elle était encore vivante. Des femmes fortes, indépendantes, pionnières, créatives.
Andrée Putman, if she were still alive. Strong, independent, pioneering, creative women.
JG: Comment décrirais-tu ton style personnel en trois mots ? Si quelqu’un fouillait ton dressing, ta coiffeuse et ton écrin à bijoux, quelle histoire y lirait-il ?
How would you describe your personal style in three words? If someone rummaged through your closet, vanity, and jewelry box, what story would they read?
CC: J’ai l’impression que mes amis répondraient mieux que moi à cette question… Ce n’est pas évident d’y répondre ! Mais je dirais : des formes simples mais précises, des matières naturelles. Je porte beaucoup d’archétypes empruntés au vestiaire masculin que je m’approprie. Et parfois, une « sortie de route » ultra-féminine surgit aussi. Mes bijoux, eux, m’accompagnent dans toutes ces versions.
I feel like my friends could answer this better than I can—it’s not an easy question! But I’d say: simple yet precise shapes, natural materials. I wear many archetypes borrowed from the masculine wardrobe that I make my own. And sometimes, an ultra-feminine “detour” sneaks in. My jewelry follows me through all those versions.
JG: Qu’est-ce qu’on trouve en ce moment dans ton panier ou dans tes onglets enregistrés ?
What’s currently in your shopping cart or saved tabs?
CC: Je voudrais m’acheter les lunettes Porsche de Yoko Ono. Après mon voyage à New York, je suis dans une phase très américaine. Je pense que je vais m’offrir un livre sur Dan Flavin, Frank Stella, Richard Neutra ou Larry Bell, plutôt que leurs œuvres… Et j’ai hâte que les premières pièces de Michael Rider pour Celine arrivent en boutique ! On a travaillé ensemble chez Balenciaga et on est restés amis. Je suis très heureuse pour lui.
I want to buy Yoko Ono’s Porsche sunglasses. After my trip to New York, I’m in a very American phase. I think I’ll treat myself to a book about Dan Flavin, Frank Stella, Richard Neutra, or Larry Bell—rather than their actual works… And I can’t wait for Michael Rider’s first pieces for Celine to hit the stores! We worked together at Balenciaga and stayed friends. I’m so happy for him.
JG: Quelle est la chose la plus folle ou improbable que tu aies jamais achetée pour t’inspirer — un objet de musée, un outil, une curiosité ?
What’s the craziest or most unlikely thing you’ve ever bought for inspiration—a museum piece, a tool, a curiosity?
CC: Des lampes en verre de Carlo Nason, un artiste verrier issu d’une famille de Murano. Il a pris le savoir-faire familial et l’a emmené dans un monde plus artistique.
Glass lamps by Carlo Nason, a glass artist from a Murano family. He took his family’s craft and brought it into a more artistic realm.

JG: Y a-t-il un détail, un geste ou une finition dont tu ne pourrais jamais te passer — ton petit « kink », en quelque sorte ?
Is there a detail, gesture, or finish you could never do without—your little “kink,” so to speak?
CC: Ma finition bicolore. J’associe deux couleurs depuis mes toutes premières collections chez Balenciaga, sans même m’en rendre compte. Je pense que ça reflète bien mon caractère. C’est devenu instinctif (exemple sur le bracelet Ivy). Et, plus personnellement : je commence chaque journée par une douche froide.
My two-tone finish. I’ve been pairing two colors since my very first collections at Balenciaga, without even realizing it. I think it reflects my character well. It’s become instinctive (example: The Ivy Bracelet). And, on a more personal note: I start every morning with a cold shower.
JG: Quelle règle de la mode ou du business enfreins-tu régulièrement, ou en laquelle tu n’as jamais cru ?
What fashion or business rule do you regularly break—or never believed in?
CC: Je ne crois pas qu’il y ait des règles universelles. Chacun suit les siennes. Je ne crois pas aux do et don’t. Je fonctionne au feeling. Je suis quelqu’un de très instinctif et spontané, donc l’idée d’une étiquette ou d’un code me paraît un peu datée.
I don’t think there are universal rules. Everyone follows their own. I don’t believe in dos and don’ts. I work by instinct. I’m very spontaneous, so the idea of etiquette or codes feels a bit outdated to me.
JG: Quel est le dernier livre, film ou œuvre d’art qui a changé ou bousculé ta perspective ?
What’s the last book, film, or artwork that changed or challenged your perspective?
CC: Le dernier livre : La Tour du Malheur de Joseph Kessel. J’aimerais ne jamais l’avoir lu… juste pour pouvoir le lire à nouveau pour la première fois.
Et « Je suis toujours là », un film brésilien de Walter Salles. C’est un film sur la famille, mais aussi un film politique, qui rappelle combien la liberté est précieuse, et l’importance des liens familiaux. J’ai moi-même créé une famille de cinq, donc j’y ai vu beaucoup de résonances. C’est un film solaire, mais qui invite à se questionner sur ce qu’on tient pour acquis — dans un monde où tout peut basculer du jour au lendemain.
The last book was La Tour du Malheur by Joseph Kessel. I wish I’d never read it—just so I could read it again for the first time.
And I’m Still Here, a Brazilian film by Walter Salles. It’s a film about family, but also a political one—a reminder of how precious freedom is, and how vital family bonds are. I’ve created a family of five myself, so it resonated deeply. It’s a luminous film that also makes you question what you take for granted—in a world where everything can change overnight.
JG: Décris-nous ton dimanche parfait.
Describe your perfect Sunday.
CC: Il ne se passe pas à Paris. Il est en famille, à la campagne ou au bord de la mer, peut-être avec des amis. Il y a de la nature, une grande balade, un peu de transpiration, un bon repas que j’ai cuisiné, et des jeux de société.
It doesn’t happen in Paris. It’s spent with family, in the countryside or by the sea, maybe with friends. There’s nature, a long walk, a little sweat, a good meal I’ve cooked myself, and board games.












Of course you speak French, Jess! ♥️ Beautiful interview and beautiful jewellery.
So impressed by your French, Jess, and loved that you kept it in.
Gorgeous pieces and I cackled a bit at how French it feels that she doesn’t want to be boxed in: “not sure I see the body as a landscape to shape” “not sure the word designer fits me”
I’m always a sucker for two-tone. Feels retro and futuristic at the same time?